" Ils ne savaient pas
que c'était impossible,
alors ils l'ont fait ! "
Les origines de l'action

Du 1er novembre 1996 au 31 mars 1997, à St.-Étienne, notre groupe de S.D.F. et ex-S.D.F. a travaillé dans le cadre de la RECHERCHE-ACTION "Vivre sans domicile fixe à St.-Étienne" avec une vingtaine d'associations sociales et caritatives ainsi qu'avec les diverses administrations concernées. Une recherche commanditée et financée par la D.D.A.S.S. et animée par l'A.S.A.S.

Ensemble, nous avons fait état du réseau social stéphanois et situé les manques au niveau des dispositifs mis en place pour les plus démunis, notamment dans le domaine de l'insertion par l'occupationnel et de la santé. Suite à cela, tout le monde était d'accord pour reconnaître qu'il fallait rapidement faire quelque chose et la D.D.A.S.S. donnait son accord pour la mise en place d'une structure de " Lits de repos ".

    Cependant, fin 1997, à l'approche d'un nouvel hiver, les lourdeurs-lenteurs administratives se font toujours sentir et les initiatives réellement nouvelles font cruellement défaut... Refusant d'accepter cet état des choses, notre groupe de parole S.D.F. décide de ne pas attendre plus longtemps pour se prendre en main afin de refuser l'assistanat institutionnel.

L'idée étant de mettre en place notre propre "structure", gérée par nous-mêmes et ainsi nous rendre utiles et organiser notre propre réinsertion dans la vie : créer un lieu ouvert tous, très humain, permettant l'accueil, l'information, la rencontre, l'échange, le soutien l'occupation, l'initiative et, si nécessaire, l'accompagnement de proximité à long terme. Un lieu destiné à des personnes dans "la galère" mais désireuses de se prendre en main, de ne plus subir leur situation et de s’investir dans quelque chose. Un lieu donnant l’opportunité à chacun en ayant la volonté de trouver ses propres solutions.
 

Le début de l'action, la "lutte"

Le 25 novembre 1997, notre groupe investit l'ancienne maternité du Rond-Point ( Cours Fauriel ), immense bâtiment inoccupé depuis plusieurs années. Déploiement de banderoles, distribution de tracts, entreprise du nettoyage des locaux.... Mais cette première tentative ne dure que quelques heures, puisqu'elle est interrompue par les forces de l'ordre: Expulsion "dans les règles de l'art "...

Loin de baisser les bras, nous investissons le 28 novembre 1997, une grande maison bourgeoise, rue Denis Papin. C'est une belle bâtisse, appartenant à la Ville de St.-Étienne et laissée à l'abandon depuis plusieurs années (comme tant d'autres encore...) Cette fois, l'opération est un succès. Très vite, un immense réseau de solidarité se met en place, composé de personnes de tous âges et de tous milieux. L'aide morale et matérielle dépasse toutes les espérances! Très vite, la maison devient un lieu de VIE et de PARTAGE, où l'on s'active et s'organise.

Le 6 décembre 1997, se tient une Assemblée Générale constitutive, d'où nait l'association MAIN DANS LA MAIN. Elle est déclarée en Préfecture le 23 décembre 1997. S'ensuit un mois d'actions diverses et de négociations avec la Mairie

    Nous revendiquons une chance de pouvoir agir et mener à bien notre projet, dans la légalité et la dignité.



La concrétisation

Tous ces efforts aboutissent : au mois de janvier, la Ville met à disposition de notre association l'ancienne école maternelle du Marais, fermée depuis juin 1997. Avec près de 500 m2 habitables, de grandes salles, l'eau, le chauffage et l'électricité, une cour intérieure...le lieu se révèle plutôt bien adapté à nos attentes. Nous proposons de verser un loyer "symbolique" de 500 FRS par mois.

    Le déménagement s'effectue le 22 janvier 1998, dans cette école qui sera bientôt baptisée
"MAISON DE VIE JOSIPE".

Depuis lors, dans une ambiance très familiale, un énorme travail a été effectué par tous les résidents du lieu (Ceux de passage, et ceux qui restent un peu plus longtemps...). Ceci afin de transformer cette école en maison, organiser jours après jours son fonctionnement et faire avancer et se concrétiser le projet initial.

    Il est important de noter que, grâce aux efforts et à la bonne volonté de tous, tout ceci a été mis en place avec un budget plus que raisonnable, sans commune mesure avec les sommes généralement dépensées dans ce domaine. Nous nous sommes contentés dans cette première phase de 15 000 FRS de subventions municipales et nous nous sommes débrouillés pour le reste.

 Fin 1998, les locaux sont confortablement aménagés et la Maison tourne bien. L'association ne cesse d'accroître sa reconnaissance auprès des instances administratives et du milieu social
( qui furent très sceptiques au début ).

L'année 2000, beaucoup de choses ont été faites, la cuisine réaménagée, une scène dans la pièce de vie permet d'accueillir des groupes de musique, les chambres équipées pour le bien-être des résidents, permanents ou simplement de passage parmi nous, l'atelier informatique agrandi, tout ceci pour que chacun puisse vivre et croire en son devenir ...
 

Les Ateliers

Dans ce contexte vivant d'ouverture, d'occupation, d'activité, certains résidents ont trouvé de réelles motivations d'insertion et expriment aujourd'hui le désir de s'investir pour mettre en forme des ateliers, qui permettront de concrétiser leurs envies, et également de susciter des besoins ou des vocations aux nouveaux résidents. Ces ateliers sont également ouverts aux personnes de l'extérieur.

    Depuis le début, nous avions envisagé de concevoir un espace destiné à ces ateliers. Nous avons actuellement une structure provisoire dans la cour  que nous pourrons transformer dans quelque mois en structure plus définitive. Cela représente une surface de plus de 70 m2 qui s'ajoute a une des pièces intérieures de la maison réservée également aux ateliers.

Nous avons déjà quelques ateliers qui fonctionnent avec les moyens du bord, d'autres sont en cour de création:
Menuiserie  -  Soudure Ferronneries  -  Cuir  -  Expression  corporelle  - Esthétique  -  Arts de la table, cuisine, pâtisserie  -  Informatique  - Labo photo  -   Arts plastiques  -  Musical  -  Théâtrale  -  Cinéma ...
La plupart sont à l'initiative exclusive de résidents qui travaillent activement à leur développement.

    Certains ateliers sont également mis en place avec la participation d'amis de l'extérieur.
Par exemple, l'atelier "Cinéma" a été mis en place avec l'association "Ciel Les  Noctambules" dans le cadre d'un projet de réalisation de 20 courts métrages sur le thème "regard sur la ville". Cela donne lieu tous les mercredis à des rencontres dans nos locaux entre certains résidents et des personnes de l'extérieur pour travailler sur ce projet.

    Les ateliers "théâtre et musique" peuvent donner naissance à de petites formations et à des prestations publiques pouvant également rapporter des fonds.

    Avec la mise en place des différents ateliers, nous allons fabriquer, restaurer, personnaliser des meubles, réaliser divers objets d'art et d'artisanats, proposer  des réparations de vélos ou autre... Autant d'éléments appelés à se développer et dont la vente pourra constituer un apport financier important.

La vente d'objets est un aspect qui va se développer énormément avec les ateliers.
 Nous avons déjà, par exemple, vendu à l'occasion des fins d'années, des cartes de voeux originales réalisées par des artistes de la maison.
 Nous avons également organisé une grande "vente-brocante" : En une année, les gens nous ont apporté énormément d'objets, de meubles, dont nous n'avons pas forcément l'utilité. Nous les avons retapés quand c'était nécessaire et les avons mis en vente à petit prix.

    Nous faisons actuellement de nombreuses démarches afin de trouver financements et matériels pour continuer d'équiper correctement les ateliers.

Voir aussi : LE 3 MATS, ou comment à partir de volonté et  peu de moyens, on peut construire un local associatif d'expo-vente, brocante, arts, artisanat et ses ateliers attenants.

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